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La plume de Louise
2 décembre 2013

Le désert de morgane

Le Désert de Morgane

Le vent du désert azur nous heurte sans pitié. Il écorche nos bras et toute les parties de nos corps exposées à la terrible tempête bleue, Je chevauche sur un dromadaire acheté au marchand de la dernière ville. La ville avant le désert. Mon dromadaire, a dit le marchand, est le plus résistant à des lieues à la ronde, il a essayé tellement de tempêtes que les grains de sable se sont profondément incrusté dans sa peau, lui tonnant cette cette étrange teinte saphir. Je distingue à ma droite la silhouette floue d'Aldrin, , monté sur son destrier blanc est élancé, commun à tous les elfes. Je me souviens comme si cela avait eu lieu la veille, du jour où il s'est proposé pour partir en mission avec moi. Il m'était alors complètement inconnu, mais lui me connaissait, comme tout le monde en Terre humide, de réputation. Il s'était levé et avait sentencieusement proclamé :

« J'accompagnerai la guerrière d'Encre .»

La nuit tombe. Notre soleil écarlate laisse bientôt place aux trois lunes émeraude. Le froid s'installe et de petits cristaux de givre recouvrent tout. Je ne me sens pas tranquille, comme si le désert nous observait, nous jugeait. Une ombre semble nous surveiller. Cela me rappelle un sombre souvenir.

Il faudrait peut être que j'avertisse les autres,

Au loin, une chouette hulule. Une brise fraîche souffle doucement, me glaçant jusqu'aux os. Je m'approche de l'elfe et lui souffle :

-Aldrin !

Il ne répond pas. Il semble dormir. Je le secoue et le retourne sur le dos. Ses yeux sont injectés de sang et ses pupilles disparaissent petit à petit. Je me relive d'un bond et hurle :

« Morgane ! Je sais que tu es là ! Sors de ton trou, fée de malheur ! Ose m'affronter face à face ! »

Elle apparaît dans toute la noirceur de sa beauté. Ses traits sont comme dans mon souvenir : trop parfaits, trop beaux pour être pas le fait d'un sombre sortilège. Je la dois avec mépris. Je sais que nos forces sont égales, que chacune n'a qu'une infime de sortir indemne d'un affrontement.

Après tout, je la connais mieux que quiconque. Je la connaissait déjà du temps où elle n'avait pas encore son beau visage, du temps où elle ne portait pas encore de robe aux manches inoubliables, aussi noires que son âme. Du temps où nous ne nous battions que par jeu. Elle sourit cruellement et sa voix de cristal retentit dans le calme nuit glacée du désert : « Je viens prendre ma revanche, ma petite fleur. Et cette fois, je suis sûre d'avoir le dessus ! » Elle éclate de rire.

Je ravale la rage qu'on a suscité l’emploi de mon surnom dans son immonde peinturlurée. Elle serait trop heureuse. 

« Tu perdras Morgane. Tu sais bien, que dès notre plus jeune âge, j'avais toujours le dessus ! » Je sais frapper où ça fait le plus mal. Son masque se fissure durant une seconde. Elle ne sait pas maîtriser ses émotions et ses attaques sont trop prévisibles. Je dégaine mon épée. « Après cet échange d’amabilités, passons aux choses sérieuses, veux-tu ? Tes enfantillages m'ennuient. »

Elle rugit et me lance une dague enchantée. Prévisible, j'avais dit ? Mon épée pare le coup et sa dague touche le sol et grésillant. Je m'élance, sans un regard pour le pauvre Aldrin, sous l'emprise se son sortilège. Avant que je m'atteigne Morgane, elle sort Idrisse, son épée. Elle tente de me toucher à la cuisse mais je pars sans difficulté.

Je suis rompue aux maniement des armes mais elle s’aidera de la magie pour vaincre. Ce sera donc une question de chance. Nos armes se heurtent bruyamment. Pendant plusieurs minutes, j'ai le dessus, réussissant même à toucher la fée au bras. Je reçois soudain un coup au ventre généré par un sortilège de Morgane. Je suis projetée et heurté par un dromadaire. Ce dernier se réveille soudain et me repousse d'un vigoureux coup de patte . Je ne la remercierai jamais assez. La lame de la fée s'abat sur lui, à l'endroit où je me trouvais quelques secondes plus tôt. Déséquilibrée par son coup raté, Morgane s'étale. Je me jette sur elle et l'immobilise. Je respire, enfin quand ma dague touche sa gorge. J'aurais pu y passer !

D'un sourire triomphant, je lui crache à la figure :

« Alors, ma petite fée, on fait moins la maline ? Tu sais que je pourrais t 'expédier rejoindre ton maître aux Enfers d'un coup de couteaux ? Ah, que de tentation ! »

Elle me fusille du regard. Bien qu'elle sache que je ne la tuerais pas, elle est morte de peur. Ce petit jeu cruel me dégoutte vite. Je sors de ma poche la clef que m'a un jour un elfe. Il m'avais dit :

« Attache cette clef autour de coup de ton ennemi et tu ne le reverras pas avant longtemps ! »

La clef réapparaît dans ma poche après chaque utilisation. Je ne sais où se retrouvera Morgane après, mais cela fait un an que nous nous sommes battues, et on avait pas entendu parler d'elle pendant tout ce temps. Je la regardes tristement. Je lui montre la clef :

« Tu te souviens de ce petit joujou ? Pratique, n'est ce pas ? Tu diras aux personnes que tu rencontreras la où t'envoie que la guerrière d'Encre triomphe toujours ! Adieu, j'espère ne plus jamais te revoir, petite sœur. »

Je lui passe la clef autour du cou et elle disparaît. Aldrin se redresse et regarde autour de lui, l'air éberlué :

« Que se passe-t-il ? Que faites-vous là, Iris ? Et mon dieu, qu'est-il arrivé au dromadaire qui portait l'équipement ?

-Ma sœur nous a fait sa petite visite annuelle. Il va falloir faire attention, elle a sûrement répandu des pièges sur le reste de notre chemin. »

Nous nous remettons en route. La clef est revenu dans ma poche. Une larme roule sur ma joue. Je ne l'essuie pas tout de suite. Ma chère petite Morgane, Qu'es-tu donc devenue ?

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